jeanparapluie

Riace est un petit village de Calabre, cette région méridionale de l'Italie, réputée pour la beauté de ses paysages, sa mafia locale, la N'dranghetta, et ses millions d'émigrés qui ont quitté, et quittent encore, cette région pour le Nord, la France ou les Etats-Unis avec l'espoir d'y trouver ce qu'il n'y a plus là-bas, du travail.

En 1998, ce village en perdition comptait 900 habitants, était presque à l'abandon. Il compte aujourd'hui 2100 habitants. Les maisons sont debout, les commerces ont rouvert. Un miracle ? Une politique de « redressement » national ou local ? Non, l'arrivée en 1998, d'un bateau de Kurdes échoué sur la plage, en contrebas du village, perché sur un piton rocheux surplombant la mer. Et le village a refleuri. Petit à petit, migrants et villageois, ensemble, ont retapé les maisons, relancé le commerce, fait revenir la vie.

Riace a-t-il pour autant perdu son âme ? Non. Comme dans tout village méridional qui se respecte, on y voit des vieux assis devant leur maison, des visages ravinés, une procession en l'honneur de saint Cosma et saint Damiano, des fanfares municipales, un feu d'artifice, une maîtresse donner des cours d'italien, le barbier en pleine action. L'accueil s'est fait intelligemment. Riace continue de recevoir des demandeurs d'asile, s'en est fait une spécialité, en héberge 400, de 22 nationalités différentes, leur offre deux ans de formation professionnelle et d'apprentissage de la langue. Certains restent, d'autres partent ailleurs. Riace, pays d'émigration, a su recevoir les immigrés. « On a été des millions à quitter le pays. D'autres le feront encore. De ceux qui sont partis, beaucoup ne reviendront pas. D'autres arriveront. C'est l'histoire des hommes, non ? Il n'y a rien à dire de plus. », dit un villageois.

Si vous connaissez Mme Le Pen, ou l'un ou l'une de ses fidèles, emmenez-les voir ce film : Un paese de Calabria, de Shu Aiello et Catherine Catella.