jeanparapluie

jeanparapluie

Les détails de la famille Le Pen

Notre pays souffre, entre autres, d'une fracture générationnelle. Les plus jeunes ont le sentiment d'être un peu les sacrifiés. Jadis les retraités étaient les plus pauvres de la société. Maintenant, même si certains retraités doivent vivre avec très peu, les jeunes sont souvent dans la galère, avec de petits boulots instables et payés au lance-pierre.

L'abstention aux dernières élections a surtout marqué les jeunes. Les nouveaux maires et conseillers départementaux élus sont souvent des jeunes (quadra voire moins), ce qui marque à la fois un certain mécontentement et une volonté de changement et d'action concrète. Le manque de considération des dirigeants installés est partout l'objet des mécontentements, dans les entreprises, où les cadres sortis des grandes écoles ont souvent de la morgue envers les subordonnés moins diplômés, en politique, où les hiérarques installés méprisent les initiatives de la base ou de la société civile, etc. Dans les licenciements, ce qui exaspère encore plus que la perte de l'emploi, c'est souvent l'impression de mépris : les gens sont prévenus à la dernière minute, parfois par textos, indemnisés au minimum, avec des propositions de reclassement ridicules, etc. Voila un domaine où le patronat pourrait faire des concessions qui ne coûteraient rien et pourraient même améliorer la compétitivité des entreprises : le dialogue social, l'écoute du personnel, la participation. Peut-être le projet de loi de François Rebsamen améliorera-t-il les choses dans ce domaine. L'aide à l'apprentissage va aussi dans le bon sens.

Mais il faudrait aussi, je pense, que les mentalités de ce pays changent. La société de consommation donne une image trop prégnante de la richesse sous forme de possession d'objets présentés comme luxueux. L'engouement obsessionnel pour les dernières technologies, par exemple, produit une forme d'esclavage. Les jeunes (et les moins jeunes ...) se sentent pauvres s'ils n'ont pas le dernier cri en matière de home cinéma ou de téléphone mobile, etc. On trouve naturel d'avoir une voiture bourrée de gadgets dès qu'on est en âge d'avoir le permis. Les cas de réussite sociale de jeunes des quartiers défavorisés que l'on montre en exemple à la télé sont souvent trop exceptionnels : l'un est devenu chef d'entreprise, l'autre, star de la chanson, etc. Il faudrait aussi montrer qu'on peut avoir une vie valable et réussie en étant boucher, menuisier, ou même postier. Les jeunes et leurs parents ne voient leur avenir que cadre, avocat d'affaires, médecin, roulant en Porsche, etc. Ces visions consuméristes et bling-bling ne peuvent que créer déceptions et amertume. Peut-être est-ce là une des causes de ce pessimisme indéracinable des Français d'aujourd'hui ?



30/04/2015
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Politique & Société pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 11 autres membres