jeanparapluie

Qui, quand et pourquoi a-t-on besoin de Dieu ?

Qui ? Les faibles, les pauvres, les mourants, par exemple, expriment ce besoin, ou on le leur prête. Dieu pour eux est peu secourable : jamais il n'a rendu les faibles forts, les pauvres riches, les mourants vivants. Les Juifs, exterminés pendant la guerre nazie, l'ont appelé au secours et il ne les a pas entendus. Les plus pieux d'entre eux en ont compris qu'Il voulait les mettre à l'épreuve. Les plus raisonnables ont seulement compris qu'il valait mieux compter sans Lui.

Qui encore ? Les curieux du monde, les savants, les chercheurs qui, devant les ultimes mystères du monde, que la science n'explique pas (pas encore, peut-être ?), ont recours à l'idée de Dieu pour expliquer l'apparition de la vie, le début de l'Univers, l'ordre qui règne dans cet Univers, etc. Laplace, le mathématicien et astronome, a eu ce mot un peu prétentieux "Je n'ai pas eu besoin de cette hypothèse" ! Prétentieux parce que son déterminisme est loin de tout expliquer ni même d'être entièrement cohérent, mais juste en ce qu'il qualifie dans ce contexte l'idée de Dieu d'"hypothèse". Comme explication, Dieu n'est qu'une supposition.

Qui d'autre ? Les prêtres, les clergés, les églises, les sectes, qui ont besoin que l'on croie en Dieu pour asseoir leur pouvoir, pour justifier leurs privilèges (en Grèce, l'Eglise ne paie pas d'impôt, en Israël, les "étudiants" de la Thora ne font pas le service militaire, un peu partout, les clercs vivent sans travailler ou en travaillant très peu). Eux ont besoin de Dieu, comme le marchand de lessive a besoin du marketing.

Epicure recommandait de ne pas s'occuper des Dieux, qui, eux, ne devaient pas s'abaisser à s'occuper de nous, pauvres poussières que nous sommes. La meilleure révérence qu'on devait, selon lui, leur destiner, était de respecter leur béatitude infinie et de nous occuper de notre jardin, la Terre. La Terre dont, effectivement, nous nous occupons si mal !